Une collection vivante
Comme chaque année, de nouvelles œuvres rejoignent les terres de La Commanderie de Peyrassol. Pièces monumentales, installations in situ ou coups de cœur, elles contribuent à renouveler sans cesse notre regard sur La Collection Philippe Austruy. En 2023, quatre nouvelles œuvres complètent ainsi cette collection déjà riche d’une centaine d’œuvres d’art.
Jacques Monory
Dynamobile, 1986
Artiste emblématique de la Figuration Narrative, Jacques Monory restitue un monde à l’image d’un roman policer dans lequel il détourne sans cesse l’imaginaire du cinéma, des publicités et des images d’actualité pour transformer la toile en écran. Caractéristique de l’artiste, la trichromie bleu (la couleur de la peur pour l’artiste), jaune et rose crée un filtre fictionnel qui plonge le spectateur dans les méandres d’une intrigue captivante.
Luzia Simons
Stockage 184, 2019
La série « Stockages » dévoile des natures mortes, aussi précises que sensibles, qui évoquent aussi bien le commerce des fleurs à travers l’histoire que les « vanités » du XVIIe siècle. Grâce au procédé du scannogramme, Luzia Simons fige, avec intensité, la beauté périssable et offre un rapport des plus charnels à ce quasi all-over de tulipes.
Zhanna Kadyrova
Shots, 2014
Comme brisés par des impacts d’armes à feu, les carreaux de céramique utilisés par Zhanna Kadyrova évoquent le quotidien fracturé par la guerre des Ukrainiens. La série « Shots » (2010-2014) témoigne l’escalade de cette violence, de la « révolution orange » (2004-2005) aux puissantes manifestations anti-Maïdan, en passant par l’éclatement de la guerre du Donbass et l’annexion illégale de la Crimée.
Bertrand Lavier
Sans titre, 2022
Pour la Commanderie de Peyrassol, Bertrand Lavier conçoit un nouveau miroir, occurence célèbre de l’artiste qui ne cesse d’interroger le geste du peintre. Le reflet inhérent à la surface réfléchissante est ici brouillé par le dépôt d’une couche de peinture qui vient occulter la réflexion. Depuis les années 1980, Bertrand Lavier peint les objets, ou plutôt leur surface, pour « peindre non pas seulement la représentation du réel mais le réel lui-même. » (Michel Gauthier)